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Thomas Maisonnasse

"Tout ce qui se voit sous le soleil..."

Vernissage le 13 octobre à 18h
Exposition du 14 octobre au 6 novembre 2011 ouvert du jeudi au dimanche de 14h à 17h et sur rendez-vous

Thomas Maisonnasse : de l’esquisse en photographie

L’esquisse ne se soustrait pas à l’exigence de l’œuvre, seulement elle ne reconnaît pas celle-ci dans un produit finit, encadré, promis à l’échange ; elle la trouve bien plutôt dans son élan premier, dans l’acte qui commence et celui qui recommence : l’œuvre ne représente pas tant un inaccessible pour l’esquisse qu’elle ne se loge dans les variations entre chacun de ses essais, comme ce qui court tout le long d’une série. Là où on s’acquitte d’une œuvre, croyant finir, l’esquisse concède des épreuves, fragments de ce qui est à l’œuvre. C’est pourquoi nous pouvons parler d’esquisse au sujet des photographies de Thomas Maisonnasse, non parce qu’elles ne se suffiraient pas à elles-mêmes, ombres portées et reportées de l’œuvre, mais parce qu’elles tendent au-delà de l’objet qu’elles se sont fixées à revenir sur ce qui les déclenche. Ainsi le sujet, ici une forêt, semble bien être-là présent au loin, maintenu dans ce lointain qui seul est restitué, puisque l’objet est effacé, et que seul son ombre le laisse à deviner ou souvenir. Mordu par l’ombre, le sujet devient alors un motif, c’est-à-dire une figure qui s’enlève d’un fond (qui serait l’horizon du monde au loin) tout en restant confondu à ce fond, à la lisière incertaine, qui nous expose à une autre nécessité du recours à l’esquisse, peut-être plus essentiel, qui répond au fait que le sujet se décompose à mesure qu’on s’en approche. C’est ainsi que les esquisses photographiques de Thomas Maisonnasse retrouvent la photographie à son origine, lorsqu’elle s’invente. Elles font retour, en passant par le numérique, à la table servie de Nicéphore Niépce sur laquelle les objets n’apparaissent pas dans cet instantané de la découverte mais par cette écriture héliotropique, hiéroglyphique de l’ombre, qui en détoure les silhouettes au fur et à mesure du temps de pose nécessaire prescrite par la lumière et la tombée du jour.

Damien Guggenheim

www.thomasmaisonnasse.net

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