espace kugler - espace d'exposition
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Extrait de l'article de David Sausset, «L'exposition du dehors, Yves Lemarque en durée», paru dans le numéro 289 d'Art Press.
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La réalité passe dans la tradition platonicienne d'un état mouvant à un état théologique. En théorie, la praxis selon Socrate est sujette aux dérives scolastiques. Yves Lemarque s'inscrit dans cette dialectique comme un artiste de l'exposition du réel. S'appuyant sur la critique que l'art existe dans l'ordre d'une superstructure reposant sur un fétiche, Yves Lemarque souligne l'intériorité du néant et la conception du chaos comme chose dûe. Car, s'il n'y a pas d'exposition du sujet comme objet mais la recréation d'une entité historique de l'art, le chaos, indique Lemarque, ressemble à la présence véridique et affirmative de la réalité la plus quotidienne. CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR VOIR LA VIDEOentreux
Quand l'artiste déclare à Catherine Millet : «...l'exposition est la condition d'être sans idéologie », il remarque par là que l'artificialité de l'art dépend aussi bien d'un rapport symbolique entre le concept et la disparition de la pensée, que de l'illusion totalitaire d'une société sans objet. Eric Troncy pense que l'exposition du réel Lemarquien exige du spectateur qu'il soit dans la position a-critique qui accueille et qui désire ce qui manque.
Au sens de l'art, il y a une économie des moyens qui s'accompagne d'un travail sur le temps du regard. Troncy rapproche ce phénomène des jeux de langage de Wittengstein : « 
Ce que parler veut dire est aussi bien une façon de créer que lesimple fait d'accrocher un tableau au mur ». Lemarque affirme une temporalité prolongeant l'oubli du passé proche. L'exposition Lemarquienne suit ainsi le concept de durée dont Bergson décrit ainsi les mouvements dans la conscience : « Dans un instant, c'est le temps qui se découpe en milles histoires élastiques ; du moins, ceci entraîne l'impression objective d'un présent durant soudainement. C'est ce qu'on appelle aussi un mouvement. » Yves Lemarque ne s'approprie pas les éléments de la philosophie bergsonnienne, mais c'est de façon singulière que cet artiste tranche dans le temps de présent, un monde. La production artistique de Lemarque forme un espace mental où nul ne peut vraiment pénétrer. C'est comme le paradoxe de l'homme qui se trouve dans la rue, il ne peut plus sortir, ce verbe
n'a plus de sens pour lui, il est dehors au seuil de l'errance.            
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Accident
vidéo, miroir. 200 x 150 x 200 cm 2005


Terre
terre, bois. 3000 x 1000 x 500, 2007

Noir c'est Noir  par Yves Lemarque

Exposition à l'espace KLUGER avec l'aimable participation de Johnny HALLYDAY sur une invitation de l'artiste Yves LEMARQUE, du 2 novembre au 24 novembre 2007 à Genève. Venir habiller en noir de préférence !

Johnny Hallyday est sans doute la personne que l'on attend le moins dans un lieu alternatif. C'est même la personne que l'on n'attend pas par principe; elle vient, elle est là, en personne, ce n'est pas un rêve. Pour le vernissage, Johnny  accepte de venir chanter la chanson Noir c'est Noir. A dessein, nous accueillons le public en grande pompe comme dans un bal masqué. Nous signons une action qui est l'écho sculptural de la chanson Noir c'est Noir, une photographie en volume. En effet, Noir c'est Noir fonctionne comme un corps en mutation. Johnny fait monter le public sur la scène et je me mets à l'écoute. Nous avons réfléchi à un événement simplement guidé par l'urgence et la gravité de notre époque. Le noir de la chanson est devenu un objectif pictural, un universel, une volonté, un fantasme. L'exposition ressemble à une scène, une cave, un abri, une dépression, une place forte, un bordel, un esprit figurant ce qu'il y a de singulier dans les paroles de Noir c'est Noir. Ce but fixe une intériorité et une certaine égalité entre les regards du chanteur, de l'interprète et du public. Nous avons transformé l'Hybris de Noir c'est Noir  en une mégamorphose de l'amour où la vie est noire.  

Vue de l'exposition à l'espace kugler